Le garenne


lapin-de-garenne_2
 

Le garenne

 

Françoise a entendu couiner dans les thuyas, d’abord des petits cris plaintifs qui sont devenus de véritables cris de détresse. Elle a eu du mal à localiser leur origine, a cherché, a fouillé en écartant les branches, et a vu le matou jouer à la balle avec une petite touffe de poils… une souris ? Non, un bébé lapin !

Pas facile de chasser le chat qui ne comprenait pas pourquoi on voulait le priver de son jouet… « Allez Lapinou, va retrouver ta famille ! »… Mais il ne bougeait pas… Elle s’approcha, il se laissa prendre. Aux battements de son cœur elle devina sa frayeur, elle tenta de le rassurer, le caressa, lui parla doucement, puis l’examinant vit la longue entaille dans sa patte.

Elle mit son tricot dans le panier de son vélo y installa la petite bête, chercha à qui demander de l’aide, pensa à Linda : qui nettoya la plaie, appliqua un cicatrisant, celui dont elle se sert pour ses chevaux. Mais il était si petit, il n’avait aucune chance de survivre sans le lait de sa mère !

Josette, l’an dernier, avait élevé avec bonheur cinq petits garennes rendus orphelins par les chasseurs. Et surprise ! Ils n’avaient pas fini dans le congélateur comme les lapins qu’elle élève. Ils s’étaient échappés…. Ne le les y avait-elle pas un peu aidé ? En tous les cas, ils avaient retrouvé leur liberté. Elle hérita tout naturellement de celui-là. Il trouva place dans une corbeille sur la table de la cuisine, le petit biberon de poupée servit à nouveau.

Le lendemain, j’ai demandé de ses nouvelles : « en très petite forme ! »

Deux jours après je suis allée chercher des œufs chez Josette, il n’y avait plus de corbeille sur la table de la cuisine.


Retour vers MES CARNETS D’ÉTÉ