la balançoire

 

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La balançoire.

 

La vieille planche, avec ses cordes neuves, a été accrochée sous le hangar et tout de suite monopolisée par les enfants, trois pour une seule balançoire… Les règles se sont imposées : jamais personne devant ou derrière, attendre toujours sur le côté, et chacun son tour sans tricherie.

Il a fallu montrer comment lancer les jambes en avant pour monter de plus en plus haut, comment replier les jambes en arrière, lorsque que la balançoire revient, pour ne pas freiner l’élan… Ils ont essayé.

Il a fallu pousser le plus petit qui n’y arrivait pas.

Il a fallu s’asseoir dessus pour montrer jusqu’où on pouvait monter… retrouver le mouvement, celui du dos, un peu oublié, mais qui aide les jambes à se propulser en avant… monter, monter sous les cris des enfants : « Plus haut ! plus haut ! »… pousser sur son dos et sur ses jambes… monter dans l’effort et sentir, dans son ventre, ce vide troublant et délicieux à chaque redescente… pousser encore et monter plus haut, et redescendre plus vite et sentir son ventre fuir… élancer à nouveau les jambes, et remonter encore plus haut …Toute l’énergie, toutes les pensées concentrées vers un seul but : ne faire plus qu’un avec la balançoire…

Dans un flou d’enfants rieurs….

Ils ont crié de joie lorsque les pieds ont touché la poutre tout là-haut…

Il a fallu leur apprendre à faire le tourniquet en enroulant la corde le plus possible sur elle-même, puis en la lâchant pour qu’elle se déroule, s’enroule, se déroule, s’enroule encore, se déroule à nouveau, de moins en moins vite jusqu’à s’arrêter… Sensation de flou, d’absence, qui étourdit, sol qui danse lorsqu’on met pied à terre…

 

Qu’en a-t-elle pensé la planche ? A-t-elle reconnu l’enfant qui la retrouvait tous les étés avec tant de plaisir que parfois elle lui parlait ?


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