La fin de l’été

 

La fin de l’été

 

 

Il y a quelquefois de la rosée maintenant le matin, et aussi cette petite brume de beau temps qui s’installe et tarde à se lever empêchant le soleil de se montrer. Lequel se venge alors et chauffe comme aux plus beaux jours de l’été, pour nous laisser le plaisir de déjeuner encore sous le parasol. Le soir, la fraîcheur tombe plus vite, on s’enferme dans la maison et pour le plaisir plus que par véritable nécessité, on allume la cheminée.

C’est le temps où le vieux chapeau de cuir et les bottes reprennent du service et l’accompagnent à la recherche des champignons. Il a essayé les bois, en est revenu avec quelques trompettes, deux ou trois girolles et un seul pied de mouton. Il est encore trop tôt pour remplir les paniers, la terre est chaude mais il n’y a pas eu assez de pluie. En attendant, il parcourt les prés et ramène les petits rosés qui seront poêlés avec de l’ail, du persil et surtout de la crème, un délice. Il faut bien cela pour lui faire oublier le dédain des poissons pendant tout l’été… ces cabotins ne l’ont jamais autant snobé, les carpes et les brochets ont boudé son hameçon qu’il a pourtant essayé de rendre alléchant.

C’est la saison des pommes, poires, pêches de vigne, prunes, dans lesquelles on mord à pleines dents, ou que l’on cuit en compote avec juste un peu de cassonade, ou que l’on place en rangs bien serrés sur la pâte que l’on vient d’étaler, une pointe de beurre, un peu de sucre, et au four. Les surplus finiront en confiture et la maison en sera embaumée.

J’ai déshabillé de leurs feuilles les « tomatiers » pour laisser mûrir les derniers fruits, on les cueillera bien rouges et si fondants, à condition que le soleil reste encore un peu avec nous. Il y a quelques fraises et même des fleurs sur les fraisiers ! Les raisins ne sont pas encore mûrs, mais les derniers bâtons de rhubarbe restent à cueillir.

C’est la pleine saison des Dahlias qui rivalisent avec les Zinnias pour égayer les massifs de couleurs vives, il y a encore quelques roses remontantes et, à côté du vieux four, les immenses marguerites jaunes ont remplacé les phlox fanés. Depuis la haie l’éléanus répand son parfum sur la route et dans tout le jardin. Sur les chrysanthèmes les bourgeons naissants sont autant d’espoirs de fleurs.

On a rangé la piscine, les relax, seule la balancelle nous accueille encore. La maison se replie sur elle-même petit à petit. On a nettoyé les chambres du haut, remis les jouets au grenier…

Bientôt on la fermera, mais avant de la laisser hiverner en toute tranquillité, on reviendra pour la Saint-Simon, et les marrons de Cuiseaux.

 

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