Les vacances de Charly

Les vacances de Charly

 

Oui, Charly va bien. Je crois qu’il sera content de ses vacances.

Oh ! Les débuts n’ont pas été faciles ! Il faut dire qu’on ne l’a pas ménagé, le pauvre. Débarqué à midi, laissé seul, enfermé dans son panier dans l’appartement tout l’après midi, à peine sorti le soir pour manger et recevoir quelques caresses, retour dans le panier pour la nuit. Le lendemain, toute la journée dans le panier, le métro, un premier train, un deuxième train, la voiture. Enfin arrivé à la maison…Mais plus ses maîtres ! Il n’a pas voulu sortir !

Il lui a fallu trois jours pour abandonner son refuge, faire le tour de la maison, mettre une patte dehors, puis deux, avancer dans le jardin et revenir en courant se réfugier dans son panier. Puis il a trouvé que le canapé du bureau était bien plus confortable et il l’a adopté. Il a d’ailleurs trouvé tous les fauteuils de la maison à son goût. Il a aussi exploré les placards et les armoires, on l’a retrouvé un jour endormi dans celle de notre chambre ! On avait pourtant pris soin de fermer la porte, mais la fenêtre était ouverte !

Au début, il a boudé nos genoux, puis ils sont devenus assez accueillants pour venir y câliner le soir ou le matin. Dans la journée pas question, il a trop à faire, le jardin est une source inépuisable de découvertes : il y a des petites bêtes au sol, ou en l’air avec lesquelles il aime jouer, bien qu’elles ne soient pas toujours très coopérantes. Les lézards par exemple, dès qu’il s’approche, ils montent le long du mur à une vitesse d’autant plus surprenante que l’instant d’avant ils étaient parfaitement immobiles sous la chaleur du soleil ; les mouches, il est impossible de les surprendre, la patte n’est jamais assez rapide pour les attraper, c’est plus facile avec les papillons de nuit. Mais les meilleurs compagnons de jeux, ce sont encore les petites souris. Lorsqu’il a reconnu leur odeur, il s’en approche, lentement, ventre à terre, sans bruit, un coup de patte rapide, et hop ! il les fait sauter, pour mieux les rattraper, les prendre dans la gueule et les apporter fièrement devant nous. On sourit, on le félicite, heureux de constater que le chat, même parisien, fait son boulot de chat, on est moins content quand la petite bête s’échappe dans la maison et qu’on doit à notre tour la poursuivre et la tuer… Dépité, il est dépité le chat ! Il la touche avec sa patte, mais le jouet reste immobile, il est cassé, il la renifle, tente encore un coup de patte, et finit par l’emporter au dehors…Et oh ! Stupéfaction il y plante un croc, puis deux…mais oui, il la mange, le Parigot !

Il ne mange pas que les souris, si vous le trouvez changé à votre retour, un peu plus enveloppé, sachez que nous avons respecté à la lettre les consignes alimentaires, mais que nous n’avons pas pu maîtriser les extras qu’il a su s’octroyer :  les girolles qui refroidissaient dans la poêle, le saucisson qui séchait pendu dans la cuisine, le plat de gratin de courge spaghettis qui attendait qu’on le porte sur la table, le reste de brioche qui n’avait pas été rangée assez vite, le fromage, surtout le Boursin ail et fines herbes, les petits ronds qu’on met pour l’apéritif, et même… les graines de courge que j’avais mises à sécher !

Par contre, pour ce qui est du « brossage des poils, coupage des ongles » on lui a fichu la paix avec ça. On est à la campagne, on ne fait pas trop dans les effets de toilette, et les griffes c’est bien utile pour attraper les petits rongeurs et surtout pour grimper aux arbres. Car il a aussi découvert le plaisir de se retrouver en haut du gros noyer, on doit y avoir une vue imprenable sur le terrain ! La première fois qu’on l’a vu si haut on s’est fait un peu de soucis… Mais il avait l’air serein, à l’aise, pas stressé du tout… Alors on a attendu… Il est redescendu sans problème !

Avec le chien ? Dédaigneux le chien, intrigué le chat… Puis ils se sont ignorés, un temps, mais maintenant on les retrouve lovés l’un dans l’autre sur le tapis et puis, la queue du chien quand elle bouge, c’est drôlement amusant de sauter dessus, de planter ses griffes dans les longs poils, de s’y accrocher, de s’y balancer !

La vie parisienne ? Non, il n’aura pas de mal à la reprendre, il retrouvera vite ses anciens repères. Notre chat ne s’est jamais plaint de nos allers et retours entre la ville et la campagne. Il prenait, là où il était, le plaisir à prendre.

Ils pourraient nous donner des leçons de bonheur, les chats !

 

chat et souris

 

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