Le potager

 

légumes

        Le potager.

 

Il n’y a eu qu’à dire:  » Je ferais bien un petit potager cette année, un vrai »
pour que le voisin débarque avec son motoculteur.

– C’est là qu’il faut le faire ton nouveau potager, c’était là qu’il était avant. La terre est bonne, bien reposée, laisse tes fraises et tes aromates où ils sont, mais plante ici. Tu le veux grand comment ?

C’était parti, non seulement retournée la terre, mais ratissée, égalisée, débarrassée de ses mauvaises herbes, de ses quelques cailloux… plus qu’à planter.

Bien sûr, il y faut des tomates, quatre pieds ça me semblait bien. Mais ils sont arrivés à trois avec des « tomatiers » ! Des russes, des andines, des vertes, des jaunes… les meilleures à chaque fois ! Comment refuser ? Il ne fallait pas vexer, il fallait tout planter…Quinze pieds !

Il y a eu aussi les salades, de toutes les sortes, pour tous les goûts…

Ah ! Non, pas des pommes de terre !

– Mais des vitelottes, tu ne les trouveras pas dans le commerce et les petites rates de Noirmoutier, bon, elles ne seront pas vraiment de Noirmoutier… mais un régal !

Va pour les pommes de terre !

Ils se sont donné le mot les voisins et le potager a  accueilli des courges sucrées, des courges spaghettis, des courges vertes…

–Mais attention, tout ce qui porte le nom de courge doit être planté à bonne distance les uns des autres, sinon ça se croise, et tu as n’importe quoi !

Puis ils m’ont proposé des blettes, des courgettes jaunes et des vertes…

– Mais si tu as la place !…

Merci les amis de m’avoir laissé de quoi semer un rang de haricots !

Ils sont venus enlever les gourmands des tomates, vérifier la floraison des différentes courges :  » attention toutes les fleurs ne donnent pas de fruits ! »,  butter les pommes de terre qui ne l’étaient pas assez :  » tu n’auras rien si tu buttes si peu ! « , aider à sarcler : » avec ton dos ! et  il ne faut pas laisser s’installer les mauvaises herbes « …

Un matin, l’un d’eux est arrivé avec un drôle d’engin sur le dos, relié à un tuyau qu’il tenait à la main.

–J’ai fait de la « bouille » pour moi, tu veux que j’en mette ?

Halte-là, pas de chimie sur mes légumes ! Ils se sont donné le mot pour me convaincre: au moins de la bouillie bordelaise sur les tomates ! Bon, mais alors juste sur les feuilles, avant qu’il n’y ait des fruits !

Les récoltes ont été bonnes et complétées par des paniers venus d’ailleurs. C’est qu’ils ont tous de grands jardins les voisins, et qu’ils savent faire… Mais avec tous ces conseils, la jardinière balbutiante que je suis cette année sera au top l’an prochain !


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