Le grenier

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                    Le grenier

 

 

 

 

C’est le bonheur des petits, c’est la première pièce visitée lorsqu’ils arrivent à la maison, ils montent au premier, traversent le dortoir, disent bonjour en passant aux habitudes qu’ils retrouvent, puis ouvrent la porte vers la caverne d’Ali Baba…

Ils connaissent, pour les avoir déjà sortis, la plupart des jouets. Ils savent à qui ils ont appartenu, mais aiment le redemander, pour s’en assurer, pour écouter encore des anecdotes s’y reportant, ils n’ont jamais assez de détails.

Ils découvrent et s’approchent avec gourmandise de l’enfance de leur père, de leurs oncles, même les poupées de Mamie, pourtant bien fatiguées, sont ressorties de la grande malle.

Les jouets passent alors dans le dortoir, ou descendent dans le salon, et partout où les petits les posent, ils prennent leurs aises, repoussent les habituels occupants des lieux pour s’étaler : la dînette reprend du service, les casseroles se remplissent de nouilles, de noisettes ou d’herbe du jardin, les poupées désobéissantes sont grondées, les Chevaliers se livrent bataille, les camions transportent les cailloux de la cour sur la pelouse.

Le grenier a livré une partie de ses trésors.

Certains cartons, vieilles valises, ou cantines métalliques gardent leur mystère et aiguisent les curiosités.

On en ouvre parfois avec les plus grands, et on replonge avec eux dans des souvenirs heureux :

Celui-ci renferme des cahiers de maternelle, à manipuler avec précaution, le temps, les petites bêtes ont eu raison des nouilles ou des lentilles artistiquement collées sur certaines pages…mais quelle émotion devant tous ces « chefs d’œuvre » !

Cet autre est plein de vieilles photos, parfois si vieilles qu’on ne peut mettre aucun nom sur les visages palis par le temps.

Ici on retrouve des robes de baptêmes, de communions ou de mariages, ou bien quelques vêtements témoins d’une époque ou d’un être cher et qu’on n’a pas pu se résoudre à jeter…

Et se racontent alors les souvenirs, et se transmet alors la mémoire….

Et le grenier se réjouit et ses vieilles lattes de bois, bousculées par les pas impatients et joyeux, chantent leur joie. Les araignées se sont cachées pour ne pas effrayer les petits invités, elles n’ont laissé que leur toile vite détruite d’un revers de main… Qui sait si quelques fines moustaches ne frémissent pas cachées derrière les objets abandonnés.

Chut ! N’effrayons pas les petites oreilles, ne laissons pas s’échapper ces pensées…et surtout ne laissons pas monter le chat !


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